Parent en difficulté psychique en raison d’une maladie, d’une fragilité ou d’une addiction


Comment gérer au mieux ?

Pour les enfants et les jeunes ?

Lorsque la souffrance psychique ou l'addiction touche un parent, les enfants doivent faire beaucoup d’efforts pour gérer au mieux les incertitudes et l’imprévisibilité que cela engendre au quotidien. Peu d’adultes se rendent compte de l’énergie investie.

Avec un parent fragile psychiquement, les enfants se retrouvent parfois à gérer des situations complexes, où il n’est pas simple de garder sa place d’enfant. Face à cela, il est précieux pour eux qu’un-e adulte prête attention à ce qu’ils ou elles vivent.

Des nombreuses émotions et sentiments les envahissent régulièrement : la peur de ne pas savoir dans quel état ils trouveront leur parent, la honte face aux camarades, l’hypervigilance de tous les instants pour prévenir les crises, la culpabilité de ne pas y parvenir, la solitude.

La confusion chez l’adulte conduit parfois l’enfant à douter de ses propres perceptions. 
Donner la possibilité à l'enfant de parler de son vécu avec des adultes de confiance de son entourage ou avec des professionnel-les peut l’aider à gérer ses émotions et les défis du quotidien. 

Soutenir l’enfant vers un positionnement qui lui est propre lui permettra de grandir de manière plus sereine et de faire ses propres choix.

Les hauts et les bas du parent en souffrance psychique sont complexes à comprendre. Apporter une explication concrète à l’enfant l’aidera à mieux vivre les variations d’humeur de l’adulte.

L’enfant a une compréhension de la situation qui évolue selon l’âge. Le discours doit donc être ajusté à son niveau de compréhension. Ni trop, ni trop peu… 
 

Pour la famille ?

Un nombre important de familles sont concernées par la souffrance psychique, qu’il s’agisse d’une maladie psychique comme une dépression ou un trouble de l’humeur, d’une fragilité psychique non définie ou encore d’une addiction. Même si cela est difficile, favoriser la communication sur cette réalité la rend plus confortable pour toutes et tous.

Que ce trouble soit diagnostiqué ou non, qu’il soit pris en charge ou qu’il ne le soit pas, celui-ci aura un impact fort pour l’ensemble de la famille.
S’autoriser à mettre des mots sur le trouble ou la maladie psychique aide aussi à reconnaître les efforts que chacun-e fait pour la gérer, y compris la personne concernée.
L’envisager comme un élément extérieur qui s’invite dans la famille, plutôt que comme la caractéristique d’une personne facilite beaucoup la parole.

La manière dont les adultes parlent de la souffrance psychique aura une incidence sur la perception que l’enfant aura de son parent et de son propre rôle ; cela vaut donc la peine d’y prêter attention et de demander conseil à des professionnel-les si nécessaire.

Le trouble psychique est encore très mal compris et conduit parfois à des jugements hâtifs, des moqueries pour les adultes comme pour les enfants. En parler aussi auprès de l’entourage peut aider à dédramatiser la situation et réduire cette stigmatisation.

Cela autorise les enfants à en parler plus sereinement et ils ou elles pourront alors solliciter de l’aide si besoin.

La personne fragile est souvent aussi soulagée lorsque sa situation est comprise par sa famille et ses proches. Elle peut elle-même plus facilement demander de l’aide en cas de besoin. 
 

Quand cela se complique ?

L’existence d’un problème psychique est parfois tue en famille, ou gardée secrète par peur du jugement des autres.

L’absence d’explications claires peut conduire l’enfant à se sentir coupable de la souffrance, de la tristesse ou des bizarreries de son parent. Il ou elle se vit alors comme responsable de la situation familiale.

Le sentiment de devoir cacher la situation peut l’amener à un repli sur soi et également à rester à l’écart des autres enfants, l’empêcher d’avoir des ami-es, de jouer. Cet isolement peut avoir un fort impact aussi pour les adolescent-es en pleine construction de leur réseau social.

A la maison, l’enfant ou l’adolescent-e se trouve parfois dans l’obligation de prendre la place de l’adulte et assume des tâches et des fonctions que son parent en souffrance psychique ne peut pas assurer.

Il est important que cette charge ne devienne pas trop lourde et ne l’empêche pas de vivre son enfance ou sa jeunesse.

Isolé-e dans son sentiment de vivre au sein d’une famille différente, il ou elle est à risque de développer également des difficultés, voire des troubles psychiques.

Dans les moments de crise, le trouble psychique peut conduire le parent à se montrer négligent ou inadapté. Il est important de le reconnaître et de chercher des soutiens extérieurs, pour éviter que l’équilibre et le bon développement de l’enfant ne soient mis à mal.

Le plan de crise conjoint (https://plandecriseconjoint.ch/) est un outil qui peut permettre d’anticiper ces situations et de définir par avance ce qui doit être mis en place pour les enfants dans ces moments-là.
 


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